L’ organisation paroissiale : le centre de la future paroisse de Châteaugay fut pendant une longue période le village de Pompignat. L’église existant depuis 959, avait le double vocable de Sainte-Croix et le titre de Saint-Clément.

Vendue comme bien national en 1792, elle fut aussitôt détruite. Depuis 1721, le curé résidait à Châteaugay, la cure de Pompignat s’étant écroulée.

La première église de Châteaugay fut la chapelle du château, construite en 1385, à seul usage seigneurial. Au sud-Ouest, une échauguette remplissait la double fonction de poste de guet et de clocher. C’est probablement Madeleine de Châteauneuf qui dédia la chapelle à Saint-Madeleine. Au XVIIème siècle, les habitants construisirent leurs maisons autour du château, suite aux combats contre les ligueurs. Il fallut donc agrandir l’église pour une population de 400 âmes. Ce fut fait le 22 juillet 1689, jour de la Sainte-Madeleine, par une messe et une procession, devant le notaire royal, deux chanoines de la cathédrale de Clermont et les deux curés. La statue de Sainte-Madeleine date du XVIIème siècle. Lors de la Révolution, des vignerons châteaugayres, craignant des actes de vandalisme, cachèrent la statue dans un foudre où elle resta 5 ans. De la même façon, le curé réfractaire Delpeuch dut se cacher à Davayat.

Espace Culturel de la Bionne, longtemps appelé « Eglise nouvelle »

 

Gabrielle, Marie, Angéline TAILLANDIER, née le 25 juin 1860,  est morte le 18 avril 1883 à l’âge de 22 ans. Sa mère, Marie, Annette, ROUGEYRON-ROCHER, était morte à sa naissance et son père, Jean TAILLANDIER, adjoint au maire en 1879 lorsqu’elle avait 19 ans.

Gabrielle, qui a hérité de ses parents et de son oncle disparu en 1878 est riche. Gravement malade (on suppose la tuberculose), elle fait don de ce qu’elle possède à l’église. Héritière des familles TAILLANDIER-BOUDOL et ROUGEYRON-ROCHER, elle laissait à sa grand-mère, Gabrielle ROUGEYRON, et sa grand-tante, Anne ROUGEYRON, le soin d’exécuter son testament en faveur de l’église.

Elle résolut de construire une église qui serait reconnue comme église paroissiale, dans un vaste terrain possession de la famille sur le quartier de la Chenevière.

Consulté, le conseil de la paroisse, à l’unanimité, refuse : on propose plutôt d’agrandir l’Eglise Sainte-Madeleine, près du château.

Mais la famille ne renonce pas : elle reçoit même les encouragements de l’Evêque BOYER. En septembre 1887, l’Eglise est achevée : très bel édifice avec de magnifiques vitraux, elle est critiquée par beaucoup qui l’appellent Cataroux (nom d’une usine de Clermont-Ferrand).

Des bagarres éclatent avec des jets de pierres. Le 28 juin 1889, en petit comité, bénédiction de l’Eglise dédiée au Sacré-Cœur : on craint des incidents.

L’Eglise est juridiquement donnée à Monseigneur BOYER mais celui-ci est nommé Cardinal à Bourges. Le successeur, Monseigneur BELMONT, interdit toute célébration dans cette Eglise par peur d’incidents.

Il est question de donner l’édifice à la commune mais la famille exige qu’elle soit reconnue comme Eglise paroissiale ; nouveau refus de la commune en 1894.

En 1901, les héritiers de Monseigneur BOYER la mettent en vente pour un prix symbolique. Elle devient propriété de François JAY.

En 1923, la commune l’achète dans le but de la démolir. Mais, en 1926, l’Abbé BION, curé très estimé, obtient de l’Evêque la levée de l’interdiction. Elle servira comme « chapelle de secours » pour les familles qui en feront la demande. Elle sera utilisée jusqu’en 1950 puis laissée à l’abandon. Les vitraux ayant été démolis à coups de pierres, elle est désacralisée par l’Evêque le 1er juin 1981.

Vers la fin des années 1980, des bénévoles sauveront l’édifice qui sert dorénavant pour diverses manifestations.